Durant
l'Antiquité :
Membre de
la province de Narbonne, de la cité de Toulouse, du "Pagus" Tolosanum"
et très vraissemblablement du district "Savencis", Longages,
tiendrait son nom d'une origine gallo-romaine " Longaticum campus" (le
champ long), un domaine de l'époque de la colonisation, placé
sur la voie romaine de Toulouse à Martres Tolosane, sur la terrasse
gauche du fleuve, aux abords de la Louges, et se situe entre les relais
(environ chanque 22 km) d'Ox et de Laffite. Le lieu semble-t-il alors inoccupé,
paraît dépendre du Domaine de Marquefave (Marcus Favius)
Ce
Fundus devait s'étendre de la Garonne au Touch, comprenant Bérat,
Bois de la Pierre, le terroir de Larue (aujourd'hui le nord de Carbonne),
Longages. Serge Dejean, rattachant pour sa part, Noé au domaine
de Mauzac qui, lui, dépendrait du District (ou ministère)
de Campadence (Capens, Montaut, Mauzac, jusqu'à la Lèze).
Le "fundus de Marquefave paraissait côtoyer au sud le domaine de
Gonac - Quérillac, qui contrôlait Carbonne et Lafitte, puis
au nord le "fundus Rozinhacum" autour d'Ox. Ce dernier paraît
s'étendre de Frouzins à Lavernose, englobant Ox, Saint-hilaire,
Muret, Labastidette, Lamasquère, Eaune, le Fauga et Lherm.
Longages
Primitif
Les paroisses
étaient très nombreuses au haut moyen âge. Sur les
côteaux, une pour environ 250 habitants ; dans les terrasses, plus
hostiles, une pour 500 habitants, ce qui portait à quatre pour Longages,
où en effet 3 paroisses au moins ont existé : Longages, Dabs
et Ginestos. Le territoire de l'actuelle commune, était réparti
entre plusieurs propriétaires, laïcs et religieux : les Olivier,
Dalbs et Magnoac, qui paraissent y résider, les Marquefave puis
les Falgar et enfin l'abbaye Saint Sernin de Toulouse, mais il semble à
l'époque de la fondation du couvent, que tous ces terroirs, ou paroisses,
étaient déjà réunis dans une seule juridiction,
celle de Longages.
L'abbaye
de Saint-Sernin "tient" en 1151, le domaine de Ginestos, qu'elle
offre aux prieurés "fonteuvristes" de Sainte-croix, Ginestos et
Longages. Il y avait donc deux prieurés : à ginestos probablement
celui des hommes, et à Longages celui des femmes.
Au XVIe
siècle, certainement par la sécularisation de 1510 Ginestos
(c'est-à-dire "Gestes") devint la propriété de l'évèque
de Rieux.
Au XVIIe
siècle, il sera acquis par les Durand (qui se diront "de gestes"),
lesquels en font un château résidentiel. Le prieuré
des femmes s'élève de son côté et en même
temps que lui, les premiers moellons du village de Longages.
En 1317,
lors de la création de l'évêché de Rieux, les
paroisses de Dalbs et de Longages lui seront rattachées.
La vie
religieuse à Longages
Le couvent
s'installe un peu avant 1150 avec son église paroissiale Notre-Dame,
son cloître et ses sommuns. Il reçoit une dizaine de soeurs
dirigées par une mère prieure. Toutes ces dévotes
personnes issues de la noblesse locale et des converses (qui étaient
les religieuses employées aux services domestiques d'un couvent).
Le prieuré d'homme, dirigé par un prieur se trouvait lui,
à Gestes.
Avant 1510,
période où fut construit l'actuel prieuré, les donations
affluent et vers 1300, les soeurs contrôlent toute la commune actuelle.
Elles possèdent des biens à Toulouse et les droits seigneuriaux
de Longages et des autres lieux.
L'enseigne
seigneurie de Muret passe aux comtes de Comminge vers 1136 : leur vasal
de Noé va contrôler tout le secteur d'Ox au Fousseret et "entre
le Touch et Garonne". Une donation de 1259 précise l'existence de
la voie romaine "Strada" et du pont romain de Lavernose, la route médiévale
de Lafitte à Lavernose elle, est citée au XVe sièvle.
Divers actes
du XIIIe siècle nous apprennent que Dalbs possédait une église
vouée à Saint Saturnin et que le prieuré des homme
était voué à Saint André, déjà
fêté en 1260 comme patron de Longages.
Un document
de 1730 nous renseigne sur la vie interne du couvent où la vie médiévale
était fort proche. Il y avait des soeurs de choeur qui était
cloîtrées, des converses, un aumônier confesseur (qui
logeait au prieuré), des valets de labours et gardiens de bétail,
des tourières (soeurs non cloîtrées, chargées
des relations avec l'extérieur), des servantes et des jardiniers.
La nourriture
était abondante et de qualité et l'on usait à profusion
des épices pourtant très rares en ces temps-là, même
les jours maigres et pendant le carême.
La vigne
était abondante et on se chauffait avec des fagots et du gros bois
pris à "La Barthes".
Les soeurs
étaient parfaitement conseillées par un notaire venu soit
de Toulouse, soit de Noé. Elles avaient également à
leur "dévotion" : le boucher, le médecin à gages,
un homme d'affaires et le vicaire de la paroisse.
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