Histoire du Couvent de LONGAGES
En août 1243, Frère Olivier, de Longages,
vient au nom de Dame Sibylle, la prieure ,
solliciter de l'abbé de Lézat l'autorisation
de faire stationer les bêtes de l'abbaye sur
le terroir de Saint Jean de Tapis et de Montredon
dans la vallée de la Lèze .
L'abbé accepte et la prieure lui offre en échange
une redevance de service. Plus tard,
en 1281, c'est le prieur de longages, Vital d'Escalar,
qui sera désigné pour résoudre
un litige opposant le prieuré de Lespinasse
à la communauté voisine de Mondonville.
En 1322 , sous la pression royale, la prieure signe
le paréage, pour la bastide de Longages,
sur lequel elle n'aura que la co-seignerie, mais conserve
la totale sur le reste du terroir.
Mais la "guerre de cent ans" arrive, avec ses pillages,
les famines et la peste noire.
Le couvent ne dut pas être épargné
par les troupes du Prince Noir de passage sur le secteur
en 1355. Du reste l'année suivante le pape
réagit en excommuniant les pillards de couvent,
la fortification générale et ordonnée
en 1357 : le couvent se protège alors d'un fossé.
En 1360, la prieure se plaint des désordres
perturbant son domaine, puis en 1374, le pape
réduit de moitié les décimes
du par Longages, preuve de déclin accentué par la guerre
Foix-Comminges.
Le trésor des chartes nous apprend qu'en
1397, le Roi accorde une rémission en faveur de
P. De Lucante, religieux du prieuré de Longages,
qui avant blessé mortellement un intrus qui
lui disputé l'administration du prieuré
malgré le mandat qu'il en avait reçu de l'abbesse de
Fontevrault. Peu après le couvent semble abandonné
par les soeurs et occupé par des laïques.
Un arrêt de 1496, exige leur départ et
le retour à une vie religieuses. Puis le concordat signé
entre François 1er et le Pape Léon X
en 1513 installe la sécularisation des titulaires des évêchés
et des abbayes, c'est l'époque des abbés
et évêques commanditaires qui firent élever des palais
épiscopaux ou abbatiaux. Ces derniers sont
créés aux abords des prieurés fontevristes pour
recevoir lors de leur passage, les abbés et
leur suite. Ces demeures spacieuses au goût renaissance
sont ainsi élevées à Sainte-Croix,
à Saint-Laurent et à Longages ou l'on va édifier le
"bâtiment
du Prieuré". Hôtel, mais aussi habitation
des prieurs, puis de l'aumônier. La construction a été
financée par la vente en 1525 d'un couvent
que Longages possédait à Toulouse et qui devint
l'Hôpital de Sainte Catherine de Rogneux.
Le relâchement des moeurs, la crise du religieux,
poussent des jeunes moniales, généralemnt
mises de force dans le couvent à se révolter.
"Les brebis galeuses" seront d'abord impitoyablement
sanctionnées et l'arrêt du 22 août
1524 qui ordonne une prise de corps à l'encontre de Tardif,
prieur de Longages en est une preuve. Le Parlement
apporte le poids de son influence au
fonctionnement du prieuré. C'est aindi que
, par arrêt du 3 septembre 1532, injonction est
adressée à l'abbesse de Fontevraut afin
de pourvoir le prieuré de neuf religieuses ous peine
de 2000 livres d'amende. Il faut aussi aider l'institution
à relever les ruines, et un arrêt du
15 juillet 1575 prononce l'exemption des droits en
faveur des religieuses sauf pour leurs biens
roturiers d'ancienne contributionet oblige les consuls
à dédommager les dames religieuses
pour les troubles causés par l'hébergement
des gens de guerre. Le Roi de France lui-même
apportera sa contribution et sur requête d'Iphigénie,
prieure de Longages, Charles IX, dès
son avènement en 1560 confirmera par mandement
l'exemption du droit de leude déjà
accordé à ce monastère.
Le prieuré vint en aide à leur voisin
de Lespinasse dévasté par un orage de grêle en leur
apportant 50 livres, preuves de la vitalité
reconquise du couvent qui aborde le XVIIème
siècle plein d'espérance.
Mais ce siècle connaît bien des malaises
: rébellion interne qui sera calmé par un arrêt du
Roi Louis XIII (1641) en proclamant à nouveau
l'autorité de l'abbesse et des prieures
dans leur couvent.
Mais profitant en 1678, du décès de
l'abbesse de Bourbon, et de la vacance du siège,
la querelle reprend. Puis la nouvelle abbesse Gabrielle
de Rochechouard de Mortemart
est désigné à la tête de
Fontevrault.
A cette époque, Marie de Puysségur (prieure
de Longages), et Etienne Legris (prieur et
vicaire général pour la province) et
ses acolytes le confesseur Calot et le frère Nicolas
Blondeau ont beaucoup de difficultés à
cohabiter. Les religieuses accusent les religieux
des troubler les offices et transgresser les règles
monastiques, surtout sur la nourriture
et les visites. En outre Calot aurait tenté
de faire transférer certains biens de Longages a
un prieuré de Sainte-Croix-Volvestre, dans
l'idée de ruiner le prieuré de Longages.
La prieure engages une procédure devant le
parlement, et c'est l'évêque Antoine-François
de Bertier en signant une nouvelle ordonance qui règle
définitivement la discorde.
Marie de Vayssière, qui avait pris le parti
des religieux accédera même quelques années
plus tard à la charge de sous- prieure.
Le couvent a aussi des problèmes externes,
notamment avec les consuls de Longages,
un procès s'amorse, et il en coûte fort
cher aux Longagiens : en effet le 23 avril 1664,
l'abbesse de Fontevrault achète au Roi sa part
sur Longages pour 997 livres, dorénavant,
la Pieure est seule seigneuresse du lieu.
Au XVIIIème siècle le couvent se présente
comme un riche domaine féodal qui tient
fermement à sa situation de seigneur des lieux
et qui le rappelle au bayle de Longages
Etienne Cassagne quant celui si vient demander au
couvent que ce dernier entretienne
les chemins et les ponts.
La fin du couvent
L'assemblée Nationale Constituante, le 13 vévrier
1790, décrète que "la loi constitutionnelle
du Royaume ne reconnaissant plus les voeux monastique,
tous les ordres religieux
sont supprimés".
C'est le 9 juillet 1790 que le commissaire de gouvernement
Cappé, assisté de Théodore
Campagne, maire, Vital Faucher et bernard Camin officiers
municipaux, se présente à la porte,
=du vieux monastère pour notifier à
Mère Marie de Gensac, prieure, le décret de dissolution
et pour procéder à l'inventaire des
bien qui seront vendus aux enchères en 1791.